LES SEANCES DE 2020-21

 

Les séances sont publiques et ont lieu généralement à 17h le premier lundi de chaque mois sauf durant les trois mois d'été. Elles se tiennent à la Maison de la Culture de Montauban (Ancien Collège). La séance solennelle se déroule au théâtre Olympe-de-Gouges, le deuxième dimanche de décembre.

Vous trouverez dans cette page les comptes rendus de ces séances, par ordre chronologique inversé.

 

                                                                          03 Statue de Gtenberg sur la place ponyme compresse

                                                                    (statue de Gutemberg par David d'Angers, Strasbourg) 

                                      Sainte-Odile, le docteur Albert Schweitzer et bien d’autres :

                                           ces Strasbourgeois qui ont forgé le renom de l’Alsace

                                                      par Christian Stierlé, membre titulaire

                                                               Séance du 5 février 2018 

 Diaporama : Ces Strasbourgeois...

          Le lundi 5 février, Christian Stierlé, secrétaire des séances et archiviste de l’Académie, a présenté une communication sur les personnalités strasbourgeoises qui, au fil des siècles, ont marqué l’Alsace de leur empreinte. Qu’ils soient écrivains, hommes de science et d’esprit, religieux, artistes, résistants, hommes politiques, musiciens, chefs cuisiniers, etc., tous se sont distingués au point de forger l’identité et le destin de leur patrie. Ils ont brillé par leur dévouement, leur fidélité au développement et à la défense des intérêts de l’Alsace. Ils peuvent donc être considérés comme des "héros" qui ont porté les rêves des Strasbourgeois. Outre les deux personnalités citées en titre, le conférencier louait les mérites du Pape Léon IX, du précurseur de l’imprimerie Gutenberg, du grand soldat tacticien Jean-Baptiste Kléber, du père de la "chirurgie propre" Eugène Koeberlé, des pionniers de l’automobile Bugatti et Mathis, de l’artiste à la double culture Hans-Jean Arp, du leader politique Pierre Pfimlin, de l’écrivain régionaliste André Weckmann, du caricaturiste "Tomi" Ungerer et du chef cuisinier Guy-Pierre Baumann.

 

 LUCRECE2 compres

Lucrèce, un poète à la philosophie humaniste pour temps de crise

par Madeleine Carenco, membre titulaire

 Séance du 8 janvier 2018

      Pour la première séance de cette année 2018, l’Académie recevait Madame Madeleine Carenco, parrainée par Jacques Carral qui a retracé son itinéraire autour de l’excellence républicaine et  sa vocation déterminée pour le partage et la transmission des savoirs, mobilisant pour ce faire tout un arsenal d’inventivité pédagogique efficiente et reconnue.

     Dans sa réponse, elle a tenu à exprimer toute sa gratitude pour ceux qui l’avaient comprise et appuyée dans sa dynamique : « on ne grandit pas tout seul », dit- elle pour marquer sa reconnaissance à leur égard.

      Puis, selon le rite académique, faisant l’éloge de son prédécesseur au 5ième fauteuil, elle souligne la personnalité et l’originalité du docteur André Serres, conférencier érudit et éloquent. Titulaire d’une chaire d’histo-embryologie, licencié en psychologie et psychophysiologie, mais aussi passionné d’architecture romane, par l’histoire locale et celle du protestantisme, cet esprit aux multiples facettes portait toujours haut la dimension humaniste dans son travail comme dans ses recherches

     La conférence de Madeleine Carenco nous emporte ensuite, par son enthousiasme communicatif et la limpidité de son propos, vers une découverte structurée et éclairante du De rerum natura de Lucrèce.

 

 

Jacques Offenbach

 

 Jacques Offenbach (1819-1880), le rire au Second Empire

par Christiane Vallespir et Jean Luiggi, séance du 17 décembre 2017 

 

diaporama Offenbach 

          L’Académie a tenu sa séance solennelle 2017 au Théâtre Olympe-de-Gouges le dimanche 17 décembre. En préambule à cette manifestation, les académiciens ont été reçus dans les salons de l’hôtel de ville. Représentant Mme le maire, M. Thierry Deville, adjoint, a prononcé les mots de bienvenue, saluant particulièrement les quatre nouveaux membres titulaires élus en 2017. Au nom de l’Académie, son président, Philippe Bécade, a rappelé les excellents rapports entre la Ville et l’Académie et offert notre dernière publication qui est un hommage aux Poilus de Tarn-et-Garonne.

          La séance, ouverte à quinze heures, devant un auditoire très nombreux, a été l’occasion, pour Christiane Vallespir et Jean Luiggi de nous offrir un excellent moment de culture dans la joie, avec une mise en scène - dans tous les sens du terme - des meilleurs morceaux de l’oeuvre de Jacques Offenbach. En introduction, Philippe Bécade, président sortant, a présenté le bilan d’activité 2017 de l’Académie en rappelant en particulier la venue de Philippe Labro et le colloque interacadémiquesur l’Axe Garonne. Pierre Besnard, préfet de Tarn-et-Garonne puis Thierry Deville sont ensuite intervenus brièvement, ce dernier nous faisant part de ses réflexions, en guise d’entrée en matière, sur le thème du rire, en s’appuyant sur les théories du philosophe Bergson.

 

Saga Charlemagne

      La saga de Charlemagne, éditée par Daniel Lacroix    

 Les relations culturelles en Europe au XIIIe siècle

par Daniel Lacroix, séance du 6 novembre 2017  

             Le 6 novembre, l’Académie accueillait M. Daniel Lacroix, président de l’Université Toulouse Jean-Jaurès, membre associé, qui a entretenu le public sur le thème « Les relations culturelles en Europe au XIIIe siècle ». Agrégé de lettres classiques, il enseigne depuis 1986 à l’Université Toulouse II Le Mirail, s’intéressant particulièrement aux littératures médiévales.

            D’emblée, le conférencier met l’accent sur les nombreux échanges qui s’opèrent aux XIIe et XIIIe siècles, depuis la France jusqu’à la Norvège et la Finlande en passant par l’Angleterre. Ils concernent pour l’essentiel la littérature médiévale, de la Chanson de Roland à François Villon. Dans un long préambule, il est rappelé ce qu’a été la politique des Plantagenêt d’Angleterre au XIIIe siècle ainsi que l’importance prise par certains auteurs dont Marie de France, première poétesse française qui vécut à la Cour d’Angleterre, avec son Lai du chèvrefeuille qui évoque le message poétique laissé par Tristan à Yseut. La littérature est sensible au mythe de Charlemagne ainsi qu’aux modèles provenant de l’Antiquité tardive. De toute évidence, les trois piliers de l’époque restent la littérature bretonne, le goût de l’Antiquité et un modèle politique représenté par Charlemagne et sa Cour.

 

Photo DDMC.L. la Dpche 20 10 2017

COLLOQUE INTERACADÉMIQUE MONTAUBAN,  le 19 octobre 2017

            Le thème choisi était : « L’axe Garonne, la terre et les hommes », permettant un échange fructueux entre les académies de Bordeaux, Montauban et Toulouse. Plusieurs communications ont été prononcées, devant une assistance nombreuse, dans le cadre très apprécié de l’Ancien Collège et son parement de briques roses. L’ouverture du colloque permettait au président de l’Académie de Montauban, M. Philippe BÉCADE, de mettre l’accent sur l’histoire de notre ville depuis sa création (1144) par le comte de Toulouse, Alphonse-Jourdain, jusqu’à nos jours, rappelant au passage quelques épisodes marquants tels les guerres de Religion, la fondation de notre académie par Jean-Jacques Le Franc de Pompignan en 1744, suite aux lettres patentes, la création tardive (1808) du département de Tarn-et-Garonne par Napoléon de passage à Montauban sur la route d’Espagne. Il expliquait ensuite ce qu’est exactement une académie et le rôle qu’elle doit jouer dans la société d’aujourd’hui.

           La parole était donnée au maire-adjoint à la culture, M. Alain CRIVELLA. qui axait son discours sur le fait linguistique et l’importance de la langue occitane tout au long de la vallée de la Garonne, depuis le val d’Aran, en Espagne, jusqu’à l’embouchure, dans la région bordelaise.  Ce fut ensuite l’allocution de madame Dominique SALOMON, vice-présidente de la région Occitanie, en charge de la culture, qui réaffirmait l’attachement du Conseil Régional au fait culturel et soulignait l’intérêt du thème retenu.

 

            

  Luiggi Pirandello 2     Dario Fo   

                                  Luiggi Pirandello                                                                                          Dario FO

 Le rire dans la littérature italienne,

approche de l’autodérision chez quelques grands auteurs, de Boccace à Dario Fo

par Pierre Marillaud, séance du 2 octobre 2017

 

           À l’occasion de sa rentrée, l’Académie recevait Monsieur Pierre Marillaud, docteur ès-sciences du langage, inspecteur d’Académie honoraire et chercheur associé au laboratoire Médiations sémiotiques de l’Université Jean-Jaurès de Toulouse. Après une allocution de bienvenue du président Philippe Bécade, le nouvel élu au 21ème fauteuil, faisait l’éloge de son prédécesseur, Jacques Gabach, retraçant sa vie et sa carrière de commerçant à Montauban, juge au Tribunal de Commerce et magistrat consulaire.

            Il revenait à Monsieur Pierre Marillaud de prononcer une conférence sur le thème « Une approche du rire dans la littérature italienne ». L’humour italien doit sans doute beaucoup à l’italum acetum dont parle Horace (Satires 1-7-32). S’il est un genre où les Latins ne sont pas inférieurs aux Grecs, c’est bien celui de la satire. Sept exemples de l’autodérision chez quelques grands auteurs italiens devaient illustrer son propos.

            « Le rire est le propre de l’homme » : chacun connaît l’adage de Rabelais placé en épilogue de son Gargantua. D’Aristote à Bergson en passant par Quintilien et Dominique Fernandez, le rire est un phénomène universel qu’écrivains et philosophes ont su exploiter dans leurs œuvres.

 

 

 

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Programme du festival du Languedoc 1959

 

Théatre, patrimoine et création à Montauban, de 1960 à 2010

par François-Henri Soulié, membre associé, séance du 12 juin 2017

 

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C’est une originale et passionnante conférence à laquelle a assisté, pour la dernière séance avant l’été, le public de l’Académie. Son auteur : François-Henri Soulié, membre associé. Son thème : " Théâtre, patrimoine et création à Montauban, de 1960 à 2010 ". S’agissant du théâtre professionnel attaché à la création patrimoniale, le conférencier a mis l’accent sur le "Festival du Languedoc" et la "Compagnie Arche de Noé".

Le fait original à Montauban a été la création par « l’enfant du pays », Félix Castan, d’un festival qui tire son origine dès 1957, dans une manifestation autour des arts plastiques : " Le Salon du Sud-Ouest ". A l’époque, Montauban panse ses plaies après la guerre et vit au rythme de ses foires et marchés agricoles. La seule manifestation en ville est le carnaval à laquelle il faut ajouter la programmation du théâtre municipal, le jazz avec Panassié, la littérature avec Herment et Malrieu, les arts avec Dautry, de Faveri et Gunaud.

La direction du Festival du Languedoc est confiée à Jean Deschamps. La Place Nationale offre un cadre idéal, comme le souligne Félix Castan : « Il y a dans toute place publique comme une prédestination aux tréteaux, aux jeux du spectacle populaire ». En souvenir du Siècle d’Or espagnol, on va représenter des chefs-d’œuvre de l’art dramatique occidental : pièces d’inspiration religieuse, comédies en tous genres de Calderon, Tirso de Molina, Lope de Vega, Guillen de Castro, etc. Le théâtre est, à cette époque, un outil important de diffusion culturelle. La Place Nationale n’est pas sans évoquer l’architecture des places espagnoles et la « brique rose résonne souvent de la langue de Cervantès ».

Grâce à la collaboration de personnalités locales – Mathieu Méras, Daniel Ternois – mais aussi de la Fédération des Œuvres Laïques, des commerçants, des entreprises, l’aventure culturelle "citoyenne" de Félix Castan trouve son public dans un cadre « où les hautes façades de brique soutiennent d’autant mieux les voix que la scène, installée dans un des angles, crée une espèce de porte-voix géant… ». Les façades, drapées de tentures et sous l’effet des projecteurs, ajoutent à la féérie du spectacle. Le Festival du Languedoc, c’est la parfaite rencontre d’un théâtre, d’une ville et de ses habitants qui installent des petites lumières sur les rebords de leurs fenêtres ou qui, tout simplement, deviennent des figurants, comme dans cette pièce Fuenteovejuma, mise en scène par Jean Deschamps qui partira créer le festival de Carcassonne. A Montauban, le festival acquiert dès le début ses lettres de noblesse avec des pièces comme Don Juan, La Jeunesse du Cid ou Le Mariage de Figaro.

 

 

Char Camus

 

Albert Camus et René Char, l’histoire d’une amitié

par Maurice Petit, membre titulaire, séance 15 mai 2017

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      Albert Camus et René Char, l’histoire d’une amitié : tel est le titre de la brillante conférence prononcée par M. Maurice Petit, membre titulaire. Leur relation a porté sur la période 1946-1960, « celle de deux grands artistes et créateurs au cœur d’une amitié vibrante et fraternelle vécue pendant quatorze ans avec autant d’intensité que de pudeur et de délicatesse ».

      Les deux écrivains ont quelques points communs. Char (né dans le Vaucluse) comme Camus (né en Algérie, terre française) sont deux provinciaux attachés à leur terre natale qu’ils évoquent dans leurs œuvres. L’expérience de la Résistance les rapproche également. Après la guerre, ils vivent à Paris, une ville qu’ils n’aiment pas mais dont ils sont… voisins de palier ! Tous deux ont aussi recherché, leur vie durant, les femmes. En réalité, ce sont leurs préférences littéraires respectives qui auraient pu les séparer, Camus lisant peu la poésie et Char appréciant peu le genre romanesque. Char écrit très jeune ses premiers poèmes et se lie à Aragon, Breton, Eluard et Desnos ; ses écrits resteront l’une des œuvres poétiques majeures du XXe siècle. Quant à Camus, marqué par une enfance difficile, il rencontre Char chez Gallimard, devient le rédacteur en chef de Combat et publie La Peste en 1947.

 

 

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L'évolution de la population de Tarn-et-Garonne

par Pierre Gauthier, membre associé, séance du 3 avril 2017

 

                                                Pour voir cliquer ici :  La population de Tarn-et-Garonne, quelques chiffres 

 

            C’est à une riche conférence à laquelle a assisté le public de l’Académie, prononcée par M. Pierre Gauthier, membre associé, sur le thème « La population de Tarn-et-Garonne de 1808 à nos jours : comment a-t-elle évolué au gré des humeurs de l’Histoire ? » Une enquête récente publiée dans les colonnes de La Dépêche du Midi a montré que notre département a enregistré entre 2006 et 2011 la plus forte croissance en France métropolitaine. À partir de ce constat, le conférencier pouvait dresser l’inventaire de cette population sur plus de deux siècles.

            À sa création et pendant un siècle, le Tarn-et-Garonne subit un déclin démographique, perdant 1 habitant sur 3 ! La population, chiffrée à 228 000 habitants en 1801, a cru jusqu’à un pic de 242 000 en 1846 ; puis elle a connu un long mouvement de baisse jusqu’à un creux historique de moins de 160 000 habitants après la guerre 1914-18 : c’est ce qu’on appelle la "transition démographique" propre à tous les pays. Dans notre département, cette baisse est due à plusieurs facteurs : les épidémies (choléra, variole, grippe "espagnole"), les conditions d’hygiène désastreuses, la montée de l’alcoolisme et de la tuberculose. Si l’on tient compte de la fécondité des ménages et de la natalité qui ont baissé trop tôt, il en résulte qu’en 1916 le Tarn-et-Garonne perd au moins 2 500 naissances par an pendant un siècle ! Pourquoi ? Les causes résident dans la diffusion de techniques de régulation des naissances, dans l’exode rural, dans la perte non négligeable d’emplois industriels.

 

 

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Félix Castan hérétique

 par Roland Garrigues, membre titulaire  (séance du 6 mars 2017)

           

La dernière séance de l’Académie a vu Roland Garrigues, membre titulaire, entretenir son auditoire sur un homme qu’il a bien connu. « Félix Castan hérétique » : tel était le titre de sa conférence, titre parfaitement en adéquation avec la personnalité de Félix Castan, le conférencier rappelant l’apophtegme d’Albert Camus :  « Tout révolutionnaire finit en oppresseur ou en hérétique ».

            À Montauban, Félix Castan a déployé toute son énergie pour la culture, mais n’a pas toujours été compris. Ce qui résume le plus sa vie, c’est sa lutte contre le centralisme parisien, ainsi que son combat pour la culture occitane. Il était né le 1er juillet 1920 à Labastide-Murat, de parents d’origine  fort modeste. Dès 17 ans, il écrit un premier recueil de poésies, obtient deux bacs (math-élém et philo), suit les cours de khâgne à Paris. Il tombe gravement malade, ne guérira qu’en 1940, sa convalescence lui ayant permis de lire les œuvres de Perbosc et de Cubaynes. La littérature occitane est pour lui une révélation. Pendant la guerre, il est envoyé aux chantiers de jeunesse…. Libéré, il s’installe à L’Honor-de-Cos où il rencontre le peintre Lucien Andrieu ; il correspond avec Jean Malrieu, Robert Lapoujade,  découvre le jazz avec Hugues Panassié et prend contact avec les occitanistes dont Max Rouquette, René Nelli et Antonin Perbosc. Engagé volontaire en 1944, Félix Castan participe aux combats de la Pointe de Grave, puis participe à la libération de Strasbourg et tombe à nouveau malade. Rentré à Montauban, il prépare le concours d’entrée à l’École Normale, devient instituteur en 1947, professeur de collège en 1958. C’est le moment où il est introduit dans les sphères de l’Institut d’Études Occitanes, travaillant à la rédaction de la revue OC, et il adhère au Parti Communiste. Castan fait œuvre de critique, écrivant dans les Annales de l’IEO que le « peuple adhèrera à la culture d’oc pour ses vérités et non point du fait qu’elle lui serait personnelle ».

 

       

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La croupade

 

Histoire et légende d'un patrimoine mondial : Le cadre noir de Saumur

par M. Robert d'Artois, membre associé  (séance du 6 février 2017)

                                                                                        Diaporama - cliquer pour voir    

            C’est à une conférence passionnante à laquelle a été convié le nombreux public. Le sujet : « Histoire et légende d’un patrimoine mondial : le Cadre Noir de Saumur ». Pourquoi Saumur, fruit de l’Histoire et des Guerres de religion ? L’auteur : Robert d’Artois, membre associé, professeur de philosophie honoraire, ancien directeur départemental de la Jeunesse et des Sports en Tarn-et-Garonne et régional en Picardie, président de l’AMOPA 82, qui a dirigé à partir de 2008 l’École Nationale d’Équitation inscrite par l’UNESCO au patrimoine culturel et immatériel de l’humanité.

            La plus forte expression de l’École Nationale d’Équitation est le Cadre Noir de Saumur, dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Créée en 1972 après accords au plus haut sommet de l’État, elle s’installe sur un terrain de 300 hectares à Saumur. Aussitôt des manèges sont construits avec leurs écuries attenantes ; de nouvelles pistes s’ajoutent à l’hippodrome existant. Les écuyers militaires sont remplacés par des écuyers civils et l’uniforme conserve la tenue noire. Ces derniers sont recrutés selon une règlementation précise et ont obligation d’avoir trente ans. Le Cadre Noir a trois missions : maintenir le prestige de l’École Nationale d’Équitation française, former des instructeurs et s’engager dans des compétitions.

            Le Cadre Noir a été créé en 1825, son histoire ayant commencé avec Henri IV à la fin du XVIe siècle. Si pendant longtemps les cavaliers français ont brillé dans les carrousels au détriment de leur triomphe sur les champs de bataille, au milieu du XVIIIe siècle Choiseul décide « d’inspirer dans tout le royaume l’esprit cavalier et de répandre les connaissances équestres qui avaient trait à la guerre ». Du coup, le cheval devient le meilleur auxiliaire du combattant. Ce qui est pour déplaire à l’évêque d’Angers qui lance : « Fermez vos portes à ces beaux messieurs ! »… craignant pour la vertu de ses paroissiennes ! Le colonel de Saint-André lui répliquera deux siècles plus tard : « Saumur, cité protestante, donc damnée d’avance pour ce prélat rigoriste, aussi lui importait-il peu que les Saumuroises connussent quelque pêché supplémentaire, dont elles pourraient de surcroit tirer agrément ».

 

 

Ptain Montauban le 6 novembre 1940 au cours Foucault 1

Le Général Pétain à Montauban le 6 novembre 1940

(cliché avec l'autorisation du Musée de la Résistance et de la Déportation de Montauban)

 

  " Les préfets de Tarn-et-Garonne pendant l’Occupation.

D’après les rapports mensuels des trois préfets qui se succédèrent à Montauban "

par Mme Geneviève FALGAS, membre titulaire (séance du 9 janvier 2017)

Pour la première séance de la nouvelle année, il revenait à Mme Geneviève Falgas, membre titulaire, de faire une communication très instructive et à tous points de vue intéressante sur « La vie quotidienne en Tarn-et-Garonne pendant l’Occupation d’après les rapports des préfets (1940-1944) » : Albert Durocher (1940 - 1942), François Martin (janvier 1942 - décembre 1943) et Maurice Vincent (janvier - août 1944).

   Les rapports préfectoraux puisaient principalement leurs sources à partir de ceux du sous-préfet, des renseignements généraux et des commissaires de police. A ceux-ci, Mme Falgas a ajouté les témoignages divers des résistants et autres acteurs, conservés aux Archives départementales. La priorité était le ravitaillement. Vichy avait créé pour cela une "police économique". Si la pénurie touchait surtout les produits alimentaires, en réalité tout était rationné (cuir, tissus, pneus, huile, etc.). Le second souci pour les préfets résidait dans le contrôle de la population : ainsi, mois après mois, chaque préfet décrivait l’état d’esprit de l’opinion publique et surtout ce qui était appelé « propagande anti-gouvernementale », essentiellement celle des gaullistes et des communistes.