LES SEANCES DE 2020-21
Les séances sont publiques et ont lieu généralement à 17h le premier lundi de chaque mois sauf durant les trois mois d'été. Elles se tiennent à la Maison de la Culture de Montauban (Ancien Collège). La séance solennelle se déroule au théâtre Olympe-de-Gouges, le deuxième dimanche de décembre.
Vous trouverez dans cette page les comptes rendus de ces séances, par ordre chronologique inversé.
(ministère de la Santé, façade place de Fontenoy, Paris VIIè)
Le ministère de la Santé sous la Ve République : de l’ombre aux projecteurs des médias
par Pierre Gauthier, membre titulaire, séance du 1er avril 2019
Pour sa séance d’avril, l’Académie recevait M. Pierre Gauthier, parrainé par M. Philippe Bécade qui retraçait son riche itinéraire : né à Chamalières (Puy-de-Dôme), lycéen à Auch, étudiant à la Faculté de Droit de Toulouse puis en Sciences politiques à Paris ; sortie de l’ENA en 1972 et affectation dans des ministères sociaux (Santé et Travail), séjour parisien de cinq ans dans le secteur de l’Immigration (Travail) ; postes territoriaux à Clermont-Ferrand, Rodez, Montauban (1982) et Toulouse (1986) en tant que directeur départemental ou régional des Affaires sanitaires et sociales ; retour dans la capitale comme directeur d’administration centrale au ministère de la Santé (1990-2000) ; directeur de l’Agence régionale de l’Hospitalisation à Toulouse (2000-2010) affecté à l’Inspection Générale des Affaires Sociales. A sa retraite prise à Montauban, Pierre Gauthier connait une belle activité associative : administration d’organismes nationaux comme la Fédération des Caisses d’Epargne pour la Solidarité, la Fédération Hospitalière de France, "Unaforis" qui fédère les Centres de Formation aux Métiers du Travail Social. Aujourd’hui, il se "contente" d’administrer la Fondation Marie-Louise qui prend en charge des personnes lourdement handicapées. Pierre Gauthier est officier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur et l’Ordre National du Mérite.
Puis selon le rite académique, Pierre Gauthier faisait l’éloge de son prédécesseur au 14e fauteuil, M. Léo Daudibertières. Après des études au lycée Ingres, puis à la Faculté de Chirurgie dentaire de Toulouse, il est docteur en Sciences odontologiques et dentaires (1973) et professeur en (1976). Il est élu président de la Société odontologique française de radiologie et de biophysique, également président du Collège national des enseignants en odontologie conservatrice. Enseignant-chercheur, il n’en conserve pas moins une activité libérale à Montauban, faubourg Lacapelle. Elu à l’Académie le 11 juin 2001, il y présente des conférences sur des sujets divers (les Vikings, "Les médecins de l’Académie", "Les Académies dans les allées royales du pouvoir", le siège de Montauban de 1621). Léo Daudibertières était incontestablement un homme de culture, curieux de tout, épris d’innovation. Sportif, amateur d’art, voyageur, il avait succédé à la première femme entrée à l’Académie, Mme Annie Lafforgue. Et Pierre Gauthier de terminer ainsi cet éloge : « L’égaler sera difficile : ce sera pour moi un défi particulièrement stimulant ».
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La scolarisation des enfants en situation de handicap : un exemple de politique publique
par Olivier Fournet, membre associé
Séance du 4 février 2019
C’est d’un sujet complexe mais d’actualité, la scolarisation des enfants en situation de handicap : un exemple de politique publique, que M. Olivier Fournet, membre associé et directeur du Centre de Réadaptation des personnels de l’Académie de Toulouse, a entretenu son auditoire à l’occasion de la séance du mois de mars. Refus de scolarisation, difficulté à mettre en place un accompagnement, situation des accompagnants, étaient les thèmes traités par le conférencier, « renvoyant à des dimensions individuelles mais aussi à une culture sociale, de prise en compte collective de la différence dans un monde parfois excessivement normé ». Et M. Fournet de donner comme exemple celui d’un mal-voyant qui a, certes, une limitation capacitaire, mais qui développe une sur-compétence avec d’autres sens ou habiletés.
Le handicap étant une limitation d’activité subie en raison d’une altération substantielle mais aussi en lien avec l’environnement de la personne considérée, Olivier Fournet traitait le sujet en explorant trois points : l’histoire de la scolarisation progressive des enfants handicapés, la mise en place d’une politique publique, les difficultésde la territorialisation contrastée et ses enjeux actuels. Après de premières avancées au début du 20ème siècle, c’est avec la loi de Simone Veil (1975) qui énonce que l’intégration est la règle « chaque fois que c’est possible », que l’élan est donné. D’autres lois viendront renforcerle dispositif, et ce en vue de créer un vrai plan de scolarisation des enfants et adolescents handicapés. Aujourd’hui, la loi de 2005 passe nettement d’une idée de protection des personnes à celle de l’insertion en fonction du projet de vie individuel. Ce qui constitue indéniablement une belle avancée.
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(Napoléon traversant la Bérézina, Janvier Suchodolski , 1866)
1812 : La Bérézina, une victoire tactique dans une défaite stratégique
par Jean-François Pachabeyian, membre titulaire
Séance du 4 février 2019
Après avoir rappelé les raisons de la rupture des accords de Tilsitt conclus en 1807 entre Napoléon et le tsar Alexandre, essentiellement le non-respect par la Russie du Blocus continental imposé par la France contre l’Angleterre, le conférencier expose les grandes lignes de la campagne de Russie : 24 juin 1812, franchissement du Niémen par une armée française forte de 400 000 hommes ; avancée vers Moscou par Vilnius et Smolensk à la poursuite d’une armée russe refusant le combat ; victoire de Borodino (la Moskova) livrant aux Français la capitale historique de la Russie, dans laquelle ils font leur entrée le 14 septembre.
Napoléon est alors confronté à un problème qu’il n’avait jamais rencontré : il ne peut contraindre son ennemi à livrer une bataille lui permettant de détruire son armée, le Tsar opposant une fin de non-recevoir à ses propositions de paix. Le 19 octobre, Napoléon décide de quitter Moscou par un itinéraire différent de celui de l’aller ; le maréchal Koutousov lui barre la route à Milo-Jaroslavets et l’oblige à se retirer par Smolensk. La Grande armée, réduite à moins de 100 000 hommes commence sa retraite, suivie à distance par l’armée de Koutousov, avec une température qui va rapidement passer de - 4° à - 20°.
(Oussian ou Les Bardes, opéra de Lesueur)
L'opéra et Napoléon : une arme politique au service du culte de la personnalité
par Claude Rosius, membre associé
Séance du 7 janvier 2019
Pour la première séance de la nouvelle année, le 7 janvier 2019, Claude Rosius a présenté une conférence sur « L’Opéra et Napoléon : Une arme politique au service du culte de la personnalité ».
Soucieux de son image, Napoléon disposait de moyens relativement limités de propagande tels que la presse sévèrement contrôlée, les arts parmi lesquels la peinture glorifiant ses faits et gestes. On lui doit aussi l’organisation d’une vie artistique parisienne prospère et éclectique. Inventeur du culte de la personnalité, il va suivre l’exemple de Louis XIV qui avait donné ses lettres de noblesse à l’Opéra français dès 1669 et mettre en place une forme d’expression lyrique à son seul profit en utilisant l’Académie Impériale de Musique comme l’un des vecteurs de sa communication.
À raison de trois séances par semaine – mardi, vendredi et dimanche – ce sont des opéras et des ballets qui enchantent le public parisien. Les pièces qui ont le plus de succès sont celles qui sont appelées pièces de circonstance, c’est-à-dire celles qui lient un événement politique comme « Le triomphe du Mois de Mars » de Rodolphe Kreutzer à l’occasion de la naissance du Roi de Rome, ou bien encore « Le Triomphe de Trajan » de Louis de Persuis dans lequel on assimile les victoires de Trajan à celles de Napoléon ou encore « Ossian ou les Bardes » de Jean-François Lesueur, le personnage d’Ossian étant l’un des héros favoris de l’Empereur. En 1814, lorsque les coalisés sont aux portes de Paris et Napoléon déjà à Fontainebleau, est créé « L’Oriflamme », opéra qui met en scène Charles Martel vainqueur des Sarrasins à Poitiers. « Amphion » d’Étienne Méhul, en magnifiant la réconciliation de deux peuples, s’inspire du mariage de Napoléon et de Marie-Louise
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Artistes et écrivains dans la tourmente de la Grande Guerre
par Philippe Bécade, membre titulaire, ancien président
Séance solennelle du 16 décembre 2018
La séance solennelle de l’Académie s’est tenue le dimanche 16 décembre au théâtre Olympe-de-Gouges sous la présidence de M. Jean-Luc Nespoulous. Mme Brigitte Barèges, maire de Montauban et M. Ghislain Descazeaux, représentant le Président du conseil départemental, Christian Astruc, honoraient de leur présence cette séance. M. Pierre Besnard, préfet de Tarn-et-Garonne, pris par d’autres obligations avait été contraint à annuler sa participation.
Jean-Luc Nespoulous ouvrait la séance en soulignant l’intense activité de l’Académie, rappelant le rôle important qu’elle joue dans la vie culturelle montalbanaise et en indiquant les points forts de son évolution actuelle et de ses perspectives d’avenir.
Il concluait par ces mots : « Au fil des ans, l’Académie n’est ni tout à la fait la même ni tout à fait une autre, » reprenant un bref fragment du poème de Paul Verlaine « Mon rêve familier » (dans les Poèmes saturniens). Certes, poursuivait-il, « Verlaine parlait sans doute d’une femme inconnue, idéale, fantasmée… mais certainement jeune. L’Académie est une « vieille dame de 274 ans mais il n’est pas interdit de rêver, de la servir, voire de l’aimer ».
Après une intervention de Mme Brigitte Barèges, intitulée « Les promenades historiques retrouvées », le secrétaire de l’Académie, M. Jean Luiggi, faisait le bilan du travail de la "noble institution" au cours des douze mois écoulés
Monseigneur de Cheverus,
évèque de Montauban de 1826 à 1833
Les évêques de Montauban sous la Restauration
par Jean-Marc Detailleur, membre titulaire
Séance du 5 novembre 2018
La séance du 5 novembre 2018 était consacrée à la réception de M. Jean-Marc Detailleur, élu au 38ème fauteuil occupé par M. Nadal Rey. Le nouvel académicien était reçu par son confrère, le général Pachabeyian.
Celui-ci rappelait son parcours. Né dans les Hauts de France, il étudiait à la Faculté de Droit de Lille, puis était admis à Sciences Po Paris. Il est chargé de Travaux Dirigés, puis assistant à la Faculté de Droit de Paris XII Val de Marne. Embauché à Péchiney Ugine Kuhlmann, il est nommé chef du service du Personnel de l’usine Cégédur Péchiney de Castelsarrasin. Il se retrouve au groupe Hachette, puis il devient directeur de la Distribution du Livre. En 1983, il est directeur des relations humaines du groupe DMC (Dollfus-Mieg et Compagnie). Plus tard il participe à la création du Cercle Vinci qui regroupe les DRH des 50 plus grandes entreprises françaises. Directeur puis président des Editions Lamy, spécialisées dans le droit social et le droit du transport, il devient président du Syndicat de la Presse économique, juridique et politique Il rejoint le conseil d’administration et de direction du Groupe Wolters Kluwer , maison mère des Editions Lamy, à Amsterdam. Chevalierde l’Ordre national du Mérite, chevalier de la Légion d’Honneur, il est nommé conseiller du commerce extérieur de la France aux Pays-Bas et président du Club Européen des Ressources humaines àBruxelles. J.-M. Detailleur prend sa retraite en 2009 à Montauban, devient conciliateur de justice, président de la section locale de l’Ordre national du Mérite.
Henry Miller et Joseph Delteil
Joseph Delteil (1894-1978), un "mouton à cinq pattes",
par Geneviève André-Acquier, ancienne présidente
Séance du 1er octobre 2018
La conférence de rentrée de l’Académie portait sur "Joseph Delteil (1894-1978), un mouton à cinq pattes ", présentée par Mme Geneviève André-Acquier, membre titulaire et ancienne présidente. Venu de son petit village occitan (Grabels, aux portes de Montpellier), l’écrivain a fait, dans les années 1920, sensation à Paris, capitale des écrivains et des artistes. Un jour, et définitivement, il rentre dans ses Corbières natales qu’il ne quittera plus. Une trajectoire pleine d’enseignements sur les gloires littéraires, sur l’art de construire une œuvre (de 1922 à 1976)… et une vie.
Joseph Delteil a appartenu, selon la formule de Joë Bousquet, au « génie d’Oc ». C’est vrai, l’écrivain a vécu pendant plus de quarante ans dans une solitude choisie, au milieu des vignes de la région montpelliéraine. En 1963, il écrit La Delteilherie où il revient sur son passé et sur cette fureur d’écrire qu’il avait contractés à Paris, vrai bouillon de culture, là-même où il avait été primé (Académie Française, prix Femina). Ne représentait il pas également dans la capitale la fameuse blanquette de Limoux, disant à qui voulait l’entendre : « Je préfère faire du commerce que de la littérature commerciale » ? Et la conférence de préciser cependant: « C’est à Paris, dans ce creuset de renouveau des arts, qu’il reçut l’impulsion nécessaire pour libérer son langage et déployer sa pensée ».
Mensonges, calomnies, faits alternatifs : Voltaire contre Le Franc de Pompignan
par Théodore E.D. Braun, membre correspondant
Séance du 4 juin 2018
Le lundi 4 juin, l’Académie de Montauban avait décentralisé sa séance en un lieu prestigieux, le château de Pompignan. Le président Jean-Luc Nespoulous avait, pour l’occasion, le grand honneur d’accueillir des descendants de la famille de Le Franc de Pompignan, Clotilde et Tanguy, cousins germains ainsi qu’une descendante d’Olympe de Gouges. A 17h, dans la chapelle, Théodore E.D. Braun, professeur émérite de l’Université du Delaware (États-Unis) et membre correspondant de l’Académie de Montauban prenait la parole sur le thème :Mensonges, calomnies, faits alternatifs : Voltaire contre Le Franc de Pompignan.
Dès 1735, Voltaire traite le créateur de l’Académie de Montauban comme un poète inférieur et un plagiaire, comme un idiot de village, parmi d’autres attaques malhonnêtes. Et il le fait avec un sourire satirique et plein d’humour ! Le professeur Braun, qui avait étudié les écrits de Voltaire dès 1956 à Valence (assistant d’anglais), a choisi de travailler sur l’un de ses nombreux ennemis. Le Franc était de ceux-là. D’emblée, il prend la défense de notre Montalbanais, lançant : « J’ai été bouleversé par sa valeur comme écrivain, surtout dans tous les genres de la poésie et du théâtre comme dans ses ouvrages d’histoire et de philosophie. Et j’ai compris qu’il manquait quelque chose à l’homme Voltaire : l’honnêteté et la capacité de juger ses rivaux à leur juste valeur ».
Aidé de son co-présentateur, Claude Sicard, qui était la voix de Voltaire, Théodore E.D. Braun analyse d’abord les rapports entre les deux écrivains, puis les raisons pour lesquelles Voltaire avait choisi Le Franc comme cible privilégiée, soulignant toutefois les qualités littéraires des écrits de chacun d’eux, jugeant de « leur efficacité sur le plan du cœur comme de la générosité et de l’esprit ».
Alexandre Dumas
Le nègre et la plume
par Marie-Paule Redon, membre associé
Séance du 7 mai 2018
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Marie-Paule Redon a présenté une conférence conçue sur un mode anecdotique " afin de donner au corps du texte une forme vivante, animée par une projection des figures évoquées ". Cette intervention s'est produite au moment où une décision du ministère de la Culture, remplace l'expression " nègre littéraire " par " prête-plume ".
GALERIE DE PORTRAITS
Le désespoir du biographe. La conférencière propose en entrée une nouvelle d’Hubert Haddad démontrant avec humour les difficultés que peut rencontrer un biographe face à un client qui n’a aucun souvenir à lui confier. Une situation connue dans ce métier qui demande à l’écrivain beaucoup d’imagination !
En cette veille de 8 mai, la parole est ensuite donnée au grand héros de cette époque : Charles de GAULLE… à qui, en 1928, Philippe Pétain demande d’écrire un livre sur L’Histoire du soldat à travers les âges, mission qu’il lui retira par la suite, pour la confier à un colonel plus manipulable. De Gaulle, qui avait bien avancé son manuscrit, refusa de le lui remettre ; le document fut remisé dans un tiroir. Pétain, venant d’être élu à l’Académie Française, ne se souciait plus de l’ouvrage qu’il aurait, pourtant, signé de son nom. Dix ans plus tard, le Maréchal revient sur le sujet et Charles de Gaulle refuse à nouveau répondant au Maréchal : " Il me manque désormais à la fois la plasticité et l’incognito qui seraient nécessaires pour que je laisse inscrire au crédit d’autrui ce que, en matière de Lettres et d’Histoire, je puis avoir de talent…" La France et son armée fut finalement édité par son seul auteur…
Gus Bofa (Le pays de France, 30 mai 1918) : Prudence
[- T'avais bien peur de pas avoir de place que t'es là de si bon matin !...]
La bataille du rire : le dessin humoristique de presse pendant la Grande Guerre
par Jacques Carral, membre titulaire
Séance du 9 avril 2018
(Pour visionner le diaporama : cliquer)
La séance d’avril était consacrée à une conférence de Jacques Carral, membre titulaire, sur le thème La bataille du rire : le dessin humoristique de presse pendant la Grande Guerre. Au début du conflit, il n’était pas évident que les Français approuvent les buts de l’affrontement et en comprennent les enjeux. La première bataille à gagner était celle de l’opinion publique, d’où une question à se poser : quel a été le rôle de la presse dans le déroulement de la guerre. Le conférencier, après avoir montré l’importance de la presse écrite à la veille de la Grande Guerre, a analysé, en illustrant largement son propos, les usages du dessin humoristique de presse durant les 51 mois de ce conflit.
À la veille de 1914, la presse française connaît son âge d’or : la liberté dont elle dispose a été la conséquence de la loi du 29 juillet 1881 : on dénombre alors plus de cinquante quotidiens. Mais la censure de la presse est instaurée par la loi du 5 août 1914 qui interdit à celle-ci de fournir des informations à caractère militaire autres que celles divulguées par le gouvernement. Des sujets sont interdits comme l’utilisation des gaz toxiques ou les techniques du camouflage. La presse périodique illustrée parvient cependant à publier des photos du conflit. Les dessins humoristiques sont l’objet d’une surveillance particulière car leurs auteurs ont, depuis le milieu du XIXe siècle, une réputation de contestataires.
Lire la suite : Le dessin humoristique de presse pendant la Grande Guerre
"Habiter la ville, habiter la terre"
par Mariano Maros, membre titulaire
Séance du 19 mars 2018
"Habiter la ville, habiter la terre" : Un thème culturel qui, en 2018, a été choisi par la municipalité de Montauban. Un thème qui incite au partage, au vivre-ensemble, en harmonie avec une planète préservée, un des grands enjeux de notre temps. Un thème qui nous concerne tous.
Depuis Ur et Babylone, la question de la Ville se tient au centre de notre civilisation. Aujourd’hui, au temps de la mondialisation, la question urbaine reste ouverte. Il était donc naturel que l’Académie de Montauban apporte sa contribution à ce thème. D’où la conférence de Mariano Marcos, membre titulaire, donnée à l’Ancien Collège, sur le thème La forme urbaine à Montauban, traitant le sujet sous de multiples facettes : la création de Montauban et sa participation à la naissance de l’urbanité moderne ; l’évolution de la ville depuis sa création, son expansion récente soulevant les problèmes de l’étalement, densité et services, coûts sociaux, économiques et écologiques
Montauban a été créée en 1144 de par la volonté du comte de Toulouse, Alphonse-Jourdain. Son but : regrouper l’habitat, le rendre plus solide, plus efficace et plus pérenne. Montauban, ville nouvelle, possède désormais un plan cohérent au tracé orthogonal régulier élaboré à partir d’une place centrale, espace public large et ouvert, qui règle l’ordre de la ville et en représente l’essence, c’est-à-dire la fonction d’échange culturel et commercial qui règne sur la cité. Ces deux nouveautés, la place et sa fonction, seront largement reprises. La place centrale est une forme urbaine apparaissant à Montauban et devenue courante, depuis, dans notre culture. « En fondant Montauban, précise le conférencier, le comte de Toulouse arrive à fédérer des hommes et des moyens économiques et politiques pour créer une ville ».
Gioradano Bruno, penser l'infini, une révolution
par Robert d'Artois, membre titulaire
Séance du 5 mars 2018
Pour sa séance de début mars, l’Académie recevait Robert d’Artois, parrainé par Jean-Luc Nespoulous qui retraçait son riche itinéraire : études secondaires et universitaires à Toulouse, professeur de philosophie à Toulouse et Montauban. Il entre en 1977 dans le corps des Inspecteurs de la Jeunesse et des Sports (il sera directeur régional, directeur départemental, secrétaire général de l’INSEP, directeur du Cadre Noir de Saumur, qu’il fait inscrire par l’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité). Le président de l’Académie évoquait ensuite ses violons d’Ingres : la musique, son bénévolat associatif (Confluences, l’AMOPA de T & G, Pôle d’Action Culturelle Equestre avec Alexis Gruss). Et de terminer : « Vous êtes un passeur passionné, généreux, ambitieux, mais modeste. En réalité, vous êtes un « pontife » (au sens étymologique du terme : faiseur de ponts) et désormais vous entrez dans le grand manège de l’Académie. Bienvenue ».
Puis, selon le rite académique, Robert d’Artois faisait l’éloge de son prédécesseur au 11ème fauteuil, soulignant la personnalité et le sens du devoir du préfet Jean Keller. C’est d’une manière inédite que cet hommage est prononcé, car exploitant l’immortalité postulée des académiciens c’est sous la forme d’une lettre qu’il lui adresse. Ce qui lui permet d’évoquer, redonnant corps au personnage, et le rendant présent aux yeux du public, à la fois l’itinéraire professionnel du Préfet, son implication à l’Académie dont il fut Président, son attachement familial et son ancrage dans le Quercy. Le regard porté sur ses centres d’intérêt : Moyen Âge, équitation, natation, bibliophilie, musique qu’ils ont en commun, permet, avec humour, de mettre à jour la pertinence du choix des académiciens pour l’avoir assis au 11ième fauteuil. C’est en souhaitant « une éternité heureuse » à son prédécesseur que se termine cette lettre d’hommage.
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