(statue de Gutemberg par David d'Angers, Strasbourg)
Sainte-Odile, le docteur Albert Schweitzer et bien d’autres :
ces Strasbourgeois qui ont forgé le renom de l’Alsace
par Christian Stierlé, membre titulaire
Séance du 5 février 2018
Diaporama : Ces Strasbourgeois...
Le lundi 5 février, Christian Stierlé, secrétaire des séances et archiviste de l’Académie, a présenté une communication sur les personnalités strasbourgeoises qui, au fil des siècles, ont marqué l’Alsace de leur empreinte. Qu’ils soient écrivains, hommes de science et d’esprit, religieux, artistes, résistants, hommes politiques, musiciens, chefs cuisiniers, etc., tous se sont distingués au point de forger l’identité et le destin de leur patrie. Ils ont brillé par leur dévouement, leur fidélité au développement et à la défense des intérêts de l’Alsace. Ils peuvent donc être considérés comme des "héros" qui ont porté les rêves des Strasbourgeois. Outre les deux personnalités citées en titre, le conférencier louait les mérites du Pape Léon IX, du précurseur de l’imprimerie Gutenberg, du grand soldat tacticien Jean-Baptiste Kléber, du père de la "chirurgie propre" Eugène Koeberlé, des pionniers de l’automobile Bugatti et Mathis, de l’artiste à la double culture Hans-Jean Arp, du leader politique Pierre Pfimlin, de l’écrivain régionaliste André Weckmann, du caricaturiste "Tomi" Ungerer et du chef cuisinier Guy-Pierre Baumann.
À cette "Galerie des Illustres" s’ajoutaient d’autres célébrités : hommes de lettres, humanistes, bâtisseurs et artistes parmi lesquels le missionnaire Charles de Foucauld, le créateur de La Marseillaise, Rouget de l’Isle, l’écrivain Goethe, etc.
Mais parce qu’ils se sont illustrés au-delà de leurs frontières, certains ont acquis une renommée planétaire, au point d’être distingués par un Prix Nobel : c’est notamment le cas d’Albert Schweitzer, théologien protestant, organiste, philosophe et médecin, qui a été récompensé du Prix Nobel de la paix en 1952. Et encore de six scientifiques de renommée internationale (Karl-Ferdinand Braun, Louis Néel, Jean-Marie Lehn, Jules Hoffmann, Martin Karplus et Jean-Pierre Sauvage), tous Prix Nobel de physique ou chimie ou médecine.
Dresser un inventaire des gloires locales n’est pas chose facile. La sélection présentée par le conférencier était forcément subjective, car un "Panthéon", c’est aussi une histoire intime et personnelle. Cependant, le riche diaporama, fourni et soigné, qui accompagnait a permis de fixer les visages de ces Strasbourgeois, les lieux où ils ont exercé, et pour ceux qui ne sont plus, les hommages rendus par les Alsaciens en donnant leur nom à une rue, un espace, à moins qu’une simple plaque ne marque à jamais leur existence et leur bienfait pour la société. Le président, Jean-Luc Nespoulous, qui focalisait son attention sur Marc Bloch en raison de son rôle de résistant et d’historien, reconnaissait par ailleurs le travail de recherche entrepris en regrettant que les Strasbourgeoises apparaissent si peu. Le conférencier ajoutait qu’en dehors de Sainte-Odile, une place aurait pu être donnée à Louise Weiss, Alsacienne par son père, élue à 84 ans au Parlement Européen en 1979 et qui avait inauguré, comme doyenne d’âge, le premier Parlement Européen de Strasbourg. Le hall d’entrée de celui-ci, qui porte son nom, perpétue sa mémoire.