Photo DDMC.L. la Dpche 20 10 2017

COLLOQUE INTERACADÉMIQUE MONTAUBAN,  le 19 octobre 2017

            Le thème choisi était : « L’axe Garonne, la terre et les hommes », permettant un échange fructueux entre les académies de Bordeaux, Montauban et Toulouse. Plusieurs communications ont été prononcées, devant une assistance nombreuse, dans le cadre très apprécié de l’Ancien Collège et son parement de briques roses. L’ouverture du colloque permettait au président de l’Académie de Montauban, M. Philippe BÉCADE, de mettre l’accent sur l’histoire de notre ville depuis sa création (1144) par le comte de Toulouse, Alphonse-Jourdain, jusqu’à nos jours, rappelant au passage quelques épisodes marquants tels les guerres de Religion, la fondation de notre académie par Jean-Jacques Le Franc de Pompignan en 1744, suite aux lettres patentes, la création tardive (1808) du département de Tarn-et-Garonne par Napoléon de passage à Montauban sur la route d’Espagne. Il expliquait ensuite ce qu’est exactement une académie et le rôle qu’elle doit jouer dans la société d’aujourd’hui.

           La parole était donnée au maire-adjoint à la culture, M. Alain CRIVELLA. qui axait son discours sur le fait linguistique et l’importance de la langue occitane tout au long de la vallée de la Garonne, depuis le val d’Aran, en Espagne, jusqu’à l’embouchure, dans la région bordelaise.  Ce fut ensuite l’allocution de madame Dominique SALOMON, vice-présidente de la région Occitanie, en charge de la culture, qui réaffirmait l’attachement du Conseil Régional au fait culturel et soulignait l’intérêt du thème retenu.

 

 

            M. Philippe VALETTE, universitaire, était le premier conférencier du jour qui, après avoir rappelé ses attaches montalbanaises, traitait des "Caractéristiques géopolitiques de l’axe Garonne". Avec force documents cartographiques à l’appui de son exposé, il a montré comment les régions bordelaise et toulousaine avaient subi l’influence de l’histoire au cours des siècles, depuis les Romains et les Wisigoths…

           Le général ROBERT présentait ensuite la communication de monsieur Jean-Pierre POUSSOU empêché, membre de l’Académie de Bordeaux et ancien président de La Sorbonne, intitulée : "La vallée de la Garonne, de Toulouse à Bordeaux, une région d’immigration continue" démontrant l’importance du fait migratoire tout au long de cet axe, en liaison avec l’histoire comme ce fut le cas, au XXe siècle, avec l’arrivée massive successivement des Italiens et des Espagnols.

            M. Jean-Luc LAFFONT, professeur à l’Université de Perpignan, lui succédait sur le thème : "Toulouse et la Garonne, des origines à nos jours ". Chercheur, il s’est attaché à montrer l’évolution de la capitale régionale d’Occitanie à partir de cartes que conservent les archives à différentes époques : du plan de Toulouse par Melchior Tavernier (1631) aux aménagements actuels en soulignant les changements du lit du fleuve au cours des siècles.

            Le même sujet était traité par M. Robert MARCONIS, professeur à l’Université de Toulouse, mais dans une approche très différente. Il fournissait à l’assistance un travail très documenté, à partir de d’images qui portaient à la fois sur la ville de Toulouse et sur l’axe fluvial (aménagements portuaires, positionnement des localités traversées par le fleuve, embouchure de Garonne, etc.) montrant au passage que Toulouse avait très longtemps tourné le dos à son fleuve.

            En début d’après-midi intervenait M. Mariano MARCOS, architecte honoraire des Bâtiments de France et membre titulaire de l’Académie de Montauban, sur le thème : "Le canal latéral de la Garonne". Il insistait sur le fait que ce canal, destiné à terminer la liaison canalaire Atlantique–Méditerranée, était arrivé trop tard puisque sa mise en service se fit la même année que celle de la voie de chemin de fer (1856), la Compagnie des Chemins de Fer du Midi obtenant en outre la concession du canal.

            Les aspects écologiques n’étaient pas oubliés permettant à M. Eric TABACCHI, ingénieur biologiste et universitaire de présenter des "Espèces invasives de la Garonne". Il révélait tout l’environnement, à la fois animal et végétal, rencontré le long du fleuve, et mettait l’accent sur les espèces tout autant favorables à l’homme que celles considérées comme nuisibles, qu’elles soient animales ou végétales. Ainsi en est-il, par exemple, de la présence du perroquet vert ou d’un moustique qui se répand le long de l’axe autoroutier…

            Une table ronde clôturait avantageusement le colloque, sur le thème : "La Garonne favorise-t-elle le développement économique des territoires qu’elle relie ?". Elle était animée par quatre spécialistes :

                 * M. Pierre BÉTIN (ingénieur général de l’armement, SNECMA) qui montrait l’importance que revêt l’Aérospace et la complémentarité de Toulouse et Bordeaux dans ce domaine et soulignait l’avenir d’Airbus, chiffres à l’appui.

                 * M. Dominique SENTAGNES (industriel, ancien président du Conseil d’administration du port autonome de Bordeaux) insistait sur le rôle portuaire du chef-lieu de la Gironde et capitale de la Nouvelle Aquitaine, principalement sur les flux de marchandises qui ont, au fil des siècles, contribué à l’essor de la ville.

                 * M. Robert MARCONIS, universitaire toulousain bien connu, s’attachait de son côté à souligner l’importance des transports sur l’axe Garonne. En complément des intervenants précédents, il faisait valoir le rôle majeur que pourrait jouer la future LGV dans l’économie régionale.

                 * M. Bernard BOUSQUET, responsable de l’Agence Adour-Garonne, développait la géopolitique de l’eau en précisant le déficit annuel actuel (150.000 m3) qui va aller en s’aggravant et nécessiter un changement radical d’habitudes en matière de consommation.

            Les différentes interventions de ce colloque ont permis, à chaque moment, au public de s’exprimer à la fois en livrant ses propres observations ou en questionnant les conférenciers. Le président, M. Philippe BÉCADE, concluait cette brillante journée en rappelant que la ville de Montauban, remarquablement positionnée sur l’axe Garonne, avait joué, de tous temps, un rôle non négligeable.

            Une réception suivait en Mairie où Mme Brigitte BAREGES, Maire de Montauban, recevait les participants et leurs conjoints. Un dîner officiel à l’hôtel-restaurant "Mercure" concluait cette journée avec la remise aux présidents des académies de Toulouse et de Bordeaux de deux exemplaires du livre de Paul DUCHEIN, membre titulaire, Le Tarn en majesté, ainsi que la médaille d’honneur de notre respectable académie.